• "Dans ce café bondé d'imbéciles, nous deux
    Seuls nous représentions le soi-disant hideux
    Vice d'être "pour homme" et sans qu'ils s'en doutassent.
    Nous encagnions ces cons avec leur air bonasse,
    Leurs normales amours et leur morale en toc.
    Cependant que, branlés et de taille et d'estoc
    à tire-larigot, à gogo, par principes.
    Toutefois, voilés par les flocons de nos pipes,
    (Comme autrefois Héro copulait avec Zeus),
    Nos vits tels que des nez joyeux et Karrogheus
    Qu'eussent mouchés nos mains d'un geste délectable,
    Éternuaient des jets de foutre sous la table."

    Paul Verlaine




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  • L'une (30-05-2005)<o:p />

    <o:p> </o:p>

    C'est elle que je vois paraître, briller, déchirer son voile.<o:p />
    <o:p>Je respire son air insolent
    <o:p>toujours à naître
    d'un monde à l'envers.<o:p />

    "Je veux la lune" disait-il.<o:p />

    Il avait raison.

    <o:p> </o:p>

    Saison (05-06-2005)<o:p />


    Plus vieux<o:p />
    à part<o:p />
    entière<o:p />
    à chaque<o:p />
    saison<o:p />


    <o:p />Goutte à goutte<o:p />
    retour à terre<o:p />
    lentement<o:p />
    et toujours<o:p />
    pluvieux<o:p />


    <o:p />Foudre de guerre<o:p />
    <o:p>précis comme l'éclair</o:p>
    mais toujours<o:p />
    <o:p>plus vieux.
    </o:p>


    C'est ici : Des choses pareilles




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  • Claude LE PETIT - (extrait "Bordel des Muses ou les 9 pucelles putains) - ~ 1662 ~

    Courtisans de Priape et du Père Bacchus,
    Vigoureux officiers de nocturnes patrouilles,
    Vénérables fouteurs d'inépuisable couilles,
    Experts dépuceleurs, artisans de cocus.

    Et vous garces à chienne, croupions invaincus,
    Quoi de nos braquemarts vous faites des quenouilles,
    Dame du Putanisme, agréables gargouilles,
    Vous, lâches empaleurs et chaussonneurs de crus.

    Venez tous au bordel de ces Muses lubriques :
    L'esprit qui prend plaisir au discours satyriques
    Déchargera sans doute, entendant ces accords.

    Ce livre fleurira sans redouter les flammes.
    On souffle icy des lieux pour le plaisir des corps,
    On en souffrira bien pour le plaisir des âmes.



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  • Virilité ... (28-11-2004)

    Dans ses mains, je me sens comme de la cire,
    Dans ses bras, je ne suis plus que désir,
    Il m'enchaîne avec sa voix, il me fait prisonnière,
    Ses yeux farouches sont comme un étau de fer ...

    Son torse recouvert de latex en fait un guerrier,
    Il semble livrer un combat, il sait me posséder,
    Sa peau brune ruisselle de la sueur de la colère,
    Mais il n'est que passion lorsqu'il me serre ...

    Je lis la douleur dans ses iris, mais il se montre fort,
    Sa bouche m'embrasse plus qu'elle ne me mord,
    Il paraît brusque, mais il sait être sensible ...

    Il sait me vaincre, mais toujours me respecte,
    Et tandis que ses mains brûlantes, il m'inspecte,
    J'admire, en femme comblée, sa puissante virilité ...

    Dimanche 28 Novembre 2004.

    C'est ici : Calamity Lazare



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  • Gabriel SENAC DE MEILHAN - (extrait du champ premier de "La Foutromanie") - ~ 1775 ~

    Un con touffu, mutin, ingénieux,
    A deviner cent tours voluptueux,
    Des reins d'ivoire et des fesses de marbre,
    Une Charrière à mobiles ressorts,
    Qui, sans quartier, m'attaquent corps à corps,
    S'unit à moi comme le lierre à l'arbre,
    Qui, secondant mes amoureux efforts,
    Aux coups de cul répond avec adresse,
    Serre mon vit, forge les voluptés,
    Et me prodigue une adorable ivresse,
    Voilà mes lois et mes divinités.
    Avec le sceptre, et l'encens, et l'hommage
    Jamais paillard, jamais fouteur ni sage
    N'ira troquer les plaisirs enchanteurs.
    Laisser les cons à l'appât des honneurs,
    Quand, dans mes bras lascivement serrée,
    Je tiens Dubois, demi-morte, égarée,
    Ne renaissant que pour doubler l'assaut,
    Mon cœur content croit tenir Cyrthérée.
    Je suis de braise, et mon vit au plus haut ,
    Fier de fourbir de si superbes charmes,
    De Jupiter ne voudrait pas le sort,
    A Frédéric ne rendrait pas les armes,
    Soutient son rang et me conduit au port.
    En la formant, la divine nature
    N'épargna rien : l'esprit et la beauté,
    Telle est, en bref sa fidèle peinture.
    Au globe entier, humaine créature
    N'eut autant l'air de divinité.


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