• PIERRE DE RONSARD (1524-1585)

    Je suis un demy-dieu, quand, assis vis-à-vis
    De Toy, mon cher souci, j'escoute des devis,
    Devis entre-rompus d'un gracieux sourire,
    Souris qui me retient le cœur emprisonné :
    Car, en voyant tes yeux, je me pasme étonné
    Et de mes pauvres flancs un seul vent je ne tire.
     
    Ma langue s'engourdit, un petit feu me court
    Frétillant sous la peau : je suis muet et sourd
    Et une obscure nuit dessus mes yeux demeure ;
    Mon sang devient glacé, l'esprit fuit mon corps,
    Je tremble tout de crainte, et peu s'en faut alors
    Qu'à tes pieds estendu sans âme je ne meure.
     

    votre commentaire

  • 22 juin 2005 - tu m'as vu sortir,

    Te rappel tu de mon visage d'enfant,
    Te rappel tu de mes toutes premieres dents,
    Te rappel tu de mes cris en jouant,
    Te rappel tu l'histoire du « prince charmant ».

    Tu m'as vu grandir jour apres jour,
    Tu m'as protege avec ton amour,
    Pour que rien ne manque, tu as tout fait pour,
    Et c'est dans tes bras que j'ai vu le jour.

    Te rappel tu de moi, petit garcon,
    Te rappel tu de mes premières lecons,
    Te rappel tu de mes premieres coleres,
    Te rappel tu mes differents caracteres.

    J'ai decouvert des tas de jolies choses,
    A des tas de mystere j'ai decouvert les causes,
    Leger comme le vent sans ma vision « adulte »,
    Ma vie c'etait un air, un petit air de flute.

    Te rappel tu, mes booms d'anniversaires,
    Te rappel tu, mes resultats scolaires,
    Te rappellerais tu certaines choses que moi,
    Je n'ai pas en memoire, que je ne me souviens pas,

    Tu vois aujourd'hui ton petit est un grand,
    Dis-moi maman, ma vie, tu l'as voyais comment,
    Qui pensais tu, que j'allais devenir,
    Quand de ton propre ventre, tu m'as vu sortir.

    Fabien. Juin 2005

    C'est ici : Fabien - Massu 7

    1 commentaire

  • LOUISE LABBÉ OU LABÉ (1522-1565)

    SONNET VIII
    (interprétation de l'Ode à l'Aimée de Sappho)

    Je vis, je meurs : je me brule et me noye.
    J'ay chaut estreme en endurant froidure :
    La vie m'est et trop molle et trop dure.
    J'ai grands ennuis entremeslez de joyes :

    Tout à un coup je ris et je larmoye,
    Et en plaisir maint grief tourment j'endure :
    Mon bien s'en va, et à jamais il dure :
    Tout en un coup je seiche et je verdoye.

    Ainsi amour inconstamment me meine :
    Et quand je pense avoir plus de douleur,
    Sans y penser je me treuve hors de peine.

    Puis quand je croy en ma joye estre certeine,
    Et estre au haut de mon désiré heur,
    Il me remet en mon premier malheur.




    1 commentaire

  • Félin pour l'autre (07-06-2005)

    Il est arrivé un beau matin,
    Il n'avait pourtant besoin de rien.
    Il est arrivé surgissant de nulle part,
    Comme une boule de billard....
    Qu'avait-il donc en tête ?
    Avait-il un but, une quête ?
    .
    Elle était fleur dans son jardin,
    Une touche de couleur dans le paysage urbain.
    Elle attendait le printemps chaque saisons,
    Le coeur songeur, les yeux questions.
    La peur de finir lui faisait mal,
    En bouquet dans un vase de cristal.
    .
    Il est arrivé devant ce jardin et s'y arrêta, émerveillé
    Par tant de couleur, tant de variété, tant de beauté.
    L'immensité du jardin, l'étourdissait,
    Les effluves des parfums, l'enivraient.
    Ses forces l'abandonnaient, comme neige au soleil,
    Il s'affaiblissait et sombra dans un profond sommeil.
    .
    Infirmière ou St Bernard à son chevet,
    Le regard fixe la gorge serrée,
    Elle voulait croire, n'osait espérer,
    Qu'il pourrait bien être son jardinier.
    Le sommeil bientôt a enveloppé ses rêves,
    Il était ardent et elle élève.
    .
    Tandis qu'une goutte de rosée coulait sur ses lèvres,
    Une voix suave voulait le tirer de ses rêves.
    Pourtant, il se sentait bien là, sur le sol allongé,
    L'endroit lui paraissait si familier.
    Mais cette voix, qui l'invitait à faire un tour,
    Semblait être un appel au secours.
    .
    Matin cruel, prisonniers de l'oubli,
    Ils resteront orphelins d'un soir, d'une nuit.
    Le rideau est tombé au son du réveil,
    Fin de l'histoire, je m'éveil.
    D'un seul coup sur mes quatre pattes,
    Je bondis vers mon bol de lait et je lape.

    C'est ici : Réservoir Blog


    1 commentaire

  • ANACRÉON, POÈTE LYRIQUE GREC DU VIe siècle av. J.-C.

    " Dans combien de festins Alcée de Lesbos, sur sa lyre,
    a célébré le désir qu'il éprouvait pour Sappho,
    tu le sais. Le chantre aimait l'oiseau qui enchante,
    et ses hymnes gracieux firent souffrir le Téien,
    Anacréon, son rival en amour, le poète suave...

    Dans ces vers, Hermésianax se trompe quand il croit que Sappho et Alcée sont contemporains du sage de Téos : Anacréon vivait à l'époque de Cyrus et de Polycratès, Sappho à l'époque d'Alyattès, père de Crésus. Chaméléon, dans son traité Sur Sappho dit que, selon certains, c'est à elle que s'adressent ces vers d'Anacréon :

    Quand Eros à la tête d'or
    me relance un ballon pourpré
    que je lance vers tel garçon
    aux sandales brillantes,

    elle, car elle est née là-bas,
    à Lesbos, fuit ma tête, hélas,
    blanchissante et s'en va baver
    pour... une autre dirai-je.

    Et il dit que Sappho lui a répondu ainsi :

    Muse au trône d'or, tu soufflas un hymne
    que de son pays aux splendides femmes
    le Téien chantait avec grâce dans sa
    fière vieillesse.

    Mais il est clair pour chacun que cette chanson n'est pas de Sappho. Je pense qu'Hermésianax a voulu plaisanter sur cet amour : Diphile, le poète comique, dans la pièce intitulée Sappho, avait fait d'Archiloque et d'Hipponax les amants de Sappho. "



    1 commentaire