• Bob la Coquillette



    La présence qui me suit, Aragon (16-03-2005)

    Gazel au fond de la nuit

    Je suis rentré dans la maison comme un voleur
    Déjà tu partageais le lourd repos des fleurs

    J'ai retiré mes vêtements tombés à terre
    J'ai dis pour un moment à mon cœur de se taire

    Je ne voyais plus, j'avais perdu mon âge
    Nu dans ce monde noir, sans regard sans image

    Dépouillé de moi-même, allégé de mes jours
    N'ayant plus souvenir que de toi mon amour
    Au fond de la nuit

    Mon secret frémissant qu'aveuglement je touche
    Mémoire de mes mains, mémoire de ma bouche

    Long parfum retrouvé de cette vie ensemble
    Et comme au premier temps qu'à respirer je tremble

    Te voilà ma jacinthe entre mes bras captive
    Qui bouge doucement dans le lit quand j'arrive

    Comme si tu faisait dans ton rêve ma place
    Dans ce paysage où dieu sait ce qui se passe
    Au fond de la nuit

    Où c'est par passe-droit qu'à tes côtés je veille
    Et j'ai peur de tomber de toi dans le sommeil

    Comme la preuve d'être embrument le miroir
    Si fragile bonheur qu'à peine on peut y croire

    J'ai peur de ton silence et pourtant tu respires
    Contre moi je te tiens imaginaire empire

    Je suis auprès de toi le guetteur qui se trouble
    A chaque pas qu'il fait de l'écho qui le double
    Au fond de la nuit

    Je suis auprès de toi le guetteur sur les murs
    Qui souffre d'une feuille et se meurs d'un murmure
    Au fond de la nuit

    Je vis pour cette plainte à l'heure où tu reposes
    Je vis pour cette crainte en moi de toute chose
    Au fond de la nuit

    Va dire ô mon Gazel à ceux du jour futur
    Qu'ici le nom d'Elsa seul est ma signature
    Au fond de la nuit

    C'est ici : Asthme et Utopie


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